Le gouverneur de la Banque centrale tunisienne Marouane
Abassi a affirmé qu’il n’y avait pas d’autre solution pour la Tunisie qu’un recours
au Fonds monétaire international pour boucler son budget.
« Si
nous ne négocions pas avec le FMI, personne n’acceptera » de fournir à la
Tunisie le financement externe dont elle a besoin, a averti Marouane Abassi lors d’une audition au Parlement, alors que se
multiplient les appels à ne pas souscrire un quatrième emprunt en dix ans
auprès du FMI.
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La
Tunisie, qui peine à rembourser ses dettes et à boucler son budget, est en
discussions avec le FMI pour un nouveau prêt pluriannuel en contrepartie de
réformes socialement difficiles, destinées à assainir ses finances.
L’exemple du Venezuela
« La
Banque centrale n’est pas prête à ouvrir les vannes pour financer le budget,
parce que d’ici quatre mois on se retrouverait avec une inflation à trois
chiffres », a averti Abassi, donnant « l’exemple du Venezuela »
où l’hyperinflation a accentué la crise sociale.
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Les
discussions avec le FMI devraient se poursuivre durant au moins trois semaines,
a-t-il indiqué.Le ministre de l’Economie Ali Kooli a détaillé aux députés les
principales réformes évoquées avec l’instance internationale basée à
Washington.
Coupes budgétaires et restructurations
Il s’agit
notamment de diminuer les subventions aux produits de première nécessité,
d’agir sur la masse salariale de l’État – qui emploie 680 000 personnes dans un
pays de 12 millions d’habitants – , de restructurer les nombreuses entreprises
publiques et de réduire les autorisations préalables aux investissements.
Après des
années de morosité économique et de gestion à court terme, la pandémie de
Covid-19 a mis le petit pays d’Afrique du Nord à genoux : sa dette extérieure a
atteint la barre symbolique des 100 milliards de dinars (environ 30 milliards
d’euros), soit 100% du Produit intérieur brut.
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